O.M..P.S.G....COMMENT FAIRE POUR UNE REUSISTE PARFAITE ?...

22-04-2006 à 11:06:48
.SAMEDI PROCHAIN, le
Stade de France accueil-
lera une finale de rêve
entre les deux équipes francaises qui suscitent le
plus de passion. La rivalité entre Paris
et Marseille date dune quinzaine
dannées. Depuis, lhistoire des deux
meilleurs ennemis du football fran-
çais est jalonnée de matchs heurtés,
de petites phrases assassines et de
bagarres entre supporters.
Le dernier incident remonte au
5 mars. Se sentant lésé par le faible
nombre de places réservées à ses
supporters et arguant que toutes les
mesures de sécurité nétaient pas res-
pectées, lOM a envoyé son équipe ré-
serve pour disputer le match de la
29e journée de championnat. A lis-
sue de lune des rencontres les plus
pitoyables de lhistoire de la Ligue 1,
le Conseil national de léthique dé-
cide de retirer un point au classement
à chaque équipe. La mascarade sest
terminée en peau de boudin mercredi,
puisque la commission dappel de la
Fédération a réattribué aux deux
clubs les points perdus.

a ce jour cest le dernier chapitre, pas le moins
ridicule, de la tumultueuse histoire
entre Paris et Marseille.....
Et si cétait le dernier ? La finale de la
Coupe de France est loccasion pour
les deux clubs denterrer une bonne
fois pour toutes la hache de guerre.
Pour les dirigeants du football, sou-
vent critiqués, cest le moment de
faire preuve daplomb et dautorité.
Utopique ? Peut-être pas. Sur le plan
sportif, vu létat de forme des deux
équipes, ce PSG - OM pourrait être
lun des plus agréables de lhistoire.
Tout le monde a intérêt à faire de ce
sommet une très grande fête.
Dès hier, les dirigeants et les
joueurs des deux clubs ont lancé
dune même voix un appel au calme
et à la responsabilité. Un comporte-
ment louable, mais qui pourrait ne
pas trouver un énorme écho auprès
des supporters les plus radicaux, sou-
vent porteurs dune idéologie totale-
ment opposée aux valeurs du sport.
Depuis quelques années les diri-
geants des deux clubs travaillent de
concert pour assurer un maximum
de sécurité pour les matchs au Parc
des Princes ou au Vélodrome. Deux
mille policiers étant mobilisés pour
chaque confrontation entre lOM et le
PSG, les face-à-face entre bandes ri-
vales sont devenus quasiment impos-
sibles. Mais la rancoeur est tenace et
les fanatiques profitent de la moindre
faille pour en découdre.
Au Stade de France, les conditions
de sécurité ne sont pas maximales.
Depuis son inauguration en 1998, ja-
mais lenceinte de Saint-Denis na ac-
cueilli une rencontre aussi explosive.
Les motifs dinquiétude sont nom-
breux et réels
Comment empêcherles 18 000 supporters officiels de
chaque camp de se croiser ? comment canaliser lesMarseillais
qui debarqueront gare de Lyon ? Comment
être sûr que Marseillais et Parisiens
ne seront pas disséminés un peu par-
tout dans le stade après avoir acheté
leurs places sur Internet ? Comment,
enfin, éviter les règlements de
comptes entre bandes rivales du
même bord ?Depuis le début de lan-
née, un inextricable conflit oppose
deux associations de supporters

parisiens. Moins surveillés quau Parc, ils
pourraient profiter de leur déplace-
ment en Seine-Saint-Denis pour ré-
gler leurs comptes, comme ce fut le
cas en 2003, lors de la finale PSG -
Auxerre.
Lexpérience devrait être utile aux
forces de lordre, qui ont droit ce soir à
une petite répétition avec la finale de
la Coupe de la Ligue entre Nancy et
Nice. Jeudi soir, juste après la victoire
du PSG à Nantes, Frédéric Thiriez,
président de la Ligue, jurait le coeur
sur la main quil navait aucune in-
quiétude pour la finale. Pourquoi ne
pas le croire ? Les amoureux du foot-
ball et du sport méritent une grande

fête. Le PSG et lOM aussi.

...
.Environ 4 000 policiers mobilises

FORMIDABLE affiche sur le terrain, cette finale sannonce aussi comme un véritable
casse-tête au niveau de la sécurité des suppor-
ters. Conscients de lextrême tension qui règnera
autour de cette rencontre, les pouvoirs publics et
les deux clubs ont pris les devants : pendant près
de deux heures et demie hier, des représentants
de lOM et du PSG, des forces de lordre, du
consortium du Stade de France, de la ville de
Saint-Denis, et même de la Croix-Rouge ont étu-
dié ensemble cette délicate question à la préfec-
ture de Bobigny.

Chaque club disposera de 18 000 billets pour
ses supporters ce qui rend réels les risques daf-
frontements. La mobilisation policière sera im-
portante (environ 4 000 policiers).
« Constructive », la réunion dhier na néan-
moins pas résolu toutes les interrogations. « Le
gros problème demeure la question de la gestion
des supporters marseillais une fois quils seront
arrivés à Paris », confie un participant. « Il est en-
core difficile de rentrer dans les détails du dispo-
sitif car on ne connaît toujours pas les modalités
pratiques darrivée des supporters marseillais »,
confirme Jean-François Démarais, directeur ad-
joint à la sous-direction de lordre public.
L’horaire du match
ne sera pas avance
concrétement :
les fans de lOM arriveront en
gare de Lyon par des trains affrétés par le club. La
rencontre dhier na pas permis de déterminer de
quelle manière ils seront ensuite acheminés vers
le stade. « La préfecture veut que les supporters
des deux clubs se croisent le moins possible, no-
tamment dans les transports en commun et aux
abords du stade. Un système de navette est envi-
sagé. »Une chose est sûre : lhoraire du match ne
sera pas modifié. La rencontre ne sera pas avan-
cée dans laprès-midi comme cela avait été le cas
lors du dernier affrontement PSG - OMet se dé-
roulera bien à 20 h 45. Chaque club a en outre
prévu daugmenter sensiblement le nombre de
ses stewards pour encadrer les supporters.
Quant aux éventuels fauteurs de troubles placés
en garde à vue, les consignes seront de les juger
aumaximumselon la procédure de la comparu-
tion immédiate.

L’appel au calme des presidents et des joueurs :

les acteurs veulent calmer le jeu afin que
cette rencontre inédite se déroule
dans un bon esprit. « Nous souhai-
tons que cette affiche ne soit plus
traitée à la rubrique faits divers, et
quon en vienne à un esprit plus pa-
cifique, a expliqué hier Pape Diouf,
le président de lOM. Il faut appeler
tout le monde à la raison, à lesprit
sportif, pour que le foot reste un jeu.
Leffervescence malsaine ayant par-
fois gouverné ces rencontres doit dis-
paraître. Le débat ne demande quà
sassagir. Notre propos nest pas de le
passionner un peu plus. On ne va
pas à Paris pour y mener une guerre,
mais pour jouer une finale. »
Après la dernière polémique — lors
de la 29e journée de L 1, lOM avait
envoyé une équipe réserve à Paris et
demandé à ses supporters de rester à
Marseille — Jean Fernandez, len-
traîneur marseillais, se veut opti-
miste : « Avec ce précédent qui a
laissé des traces négatives sur le foot-
ball, les médias et les supporters, il
faut en tirer des leçons. Chacun doit
y mettre du sien pour que ce match
soit une grande fête. Tout va bien se
passer dans les tribunes, cest ce que
jespère en tous les cas. » « Je reste
confiant que, pour une fois, on
puisse se projeter dans un OM-PSG
sans risque majeur de dérapage »,
ajoute Diouf.
Côté parisien après les premiers
mots du président Blayau jeudi soir à
Nantes (« Joueurs et dirigeants, on a
une revanche à prendre. Mais arrê-
tons de dramatiser, je suis sûr que
tout se passera bien. Alain Cayzac,
le futur patron du club confirme :
« Cest un match formidable. Alors,
oublions tout le reste. Je lance un ap-
pel à la raison, pour que ce soit une
grande fête et une grande joie. Il faut
être raisonnable. »
Pour les joueurs, cette finale doit
être synonyme de fête et non de
guerre entre supporters. « Le mes-
sage, cest pas de violence, glisse le
Parisien Fabrice Pancrate. Il faut que
les deux camps abordent cette finale
comme il se doit, que ce soit une
grande fête, à limage du rugby. Quil
ny ait pas dincidents et que les deux
kops se respectent. Cest une finale
qui va marquer les esprits. Et elle
sera dautant plus belle si les suppor-
ters se contentent de chanter et de
soutenir leur équipe. » Les joueurs
marseillais prêchent eux aussi la sa-
gesse. « Jespère que toutes les me-
sures seront prises pour quil ny ait
aucun problème. La fête ne peut être
belle que sil ny a pas dincident sur,
comme en dehors du terrain »
insiste Habib Beye. Frédéric Déhu, au-
trefois la cible des quolibets des sup-
porters du PSG, veut que le calme
soit aussi présent sur la pelouse : « Il
faut que tout le monde soit
conscient que ce nest quun match
de foot. Sur le terrain, nous ferons
tout pour que ça se passe bien. Car,
souvent, les incidents des tribunes
répondent à ceux du terrain. »

7 questions cles autour d’un match a hauts risques :

1 - Faut-il craindre des echauffourées entre les jeunes de banlieue ?
Le Stade de France étant situé à pro-
ximité de quartiers sensibles —
théâtre des émeutes doctobre der-
nier —, les services de police nex-
cluent pas déventuelles violences
aux abords de lenceinte de Saint-
Denis (agressions de spectateurs, ba-
garres entre bandes…). Afin déviter
tout débordement, plusieurs quar-
tiers de Seine-Saint-Denis et du Val-
dOise seront placés sous surveil-
lance. Par ailleurs, les patrouilles de
la police des transports (police de
lair et des frontières) seront renfor-
cées sur les lignes RER B et D des-
servant Saint-Denis.

2- Comment assurer la sécurité a l'intérieur du stade ?

Pour éviter le choc entre supporters
du PSG et de lOM, ceux-ci seront
installés dans les virages situés aux
deux extrémités du stade. Ces sec-
teurs devraient être isolés du reste du
public par des cloisons en Plexiglas.
Plus dune centaine de stadiers assu-
reront par ailleurs la sécurité à linté-
rieur de lenceinte.
Enfin, pour éviter tout envahisse-
ment de la pelouse par des suppor-
ters — comme cela avait par
exemple été le cas lors de France -
Algérie le 6 octobre 2001 —, des
barrières dune hauteur conséquente
devraient être mises en place.

3- Comment eviter des débordements a l'extérieur du stade ?

En premier lieu, un vaste périmètre
sera créé aux abords du stade.On ne
pourra y pénétrer que muni dun bil-
let. Une centaine de policiers seront
présents, tant à lextérieur quà linté-
rieur de ce secteur. Pour éviter tout
heurt entre supporters parisiens et
marseillais, les spectateurs venus de
Marseille à bord de trains spéciale-
ment affrétés seront conduits en bus
au stade et dirigés vers des accès sé-
curisés leur permettant dentrer dans
le stade. Enfin, plusieurs points
chauds de la capitale, comme les
gares ou les Champs-Elysées, seront
placés sous surveillance. Près de
4 000 policiers et gendarmes de-
vraient être mobilisés. Un dispositif
presque aussi important que celui
mis en place pour les nuits de la
Saint-Sylvestre.

4- la vente des billets au public ?

La vente au grand public (quatre par
personne au maximum), qui avait
débuté le 13 avril, est déjà close.
« Cest parti en une semaine, in-
dique-t-on au service billetterie de la
Fédération française. Les places ven-
dues (55, 80 et 100 ) étaient dans
des zones neutres. » Il reste désor-
mais aux deux clubs finalistes à
commercialiser les quotas de billets
(18 000 chacun) à destination de
leurs groupes de supporters.Du côté
marseillais, on attend 25 000 sup-
porters. Ceux qui auront acheté des
billets individuellement auront pour
consigne de rejoindre les groupes de
supporters officiels de lOM.

5- les relations entre les deux clubs ?

Tumultueuses depuis 1991 et larri-
vée de Canal + au PSG. Sous les pré-
sidences Denisot et Tapie, le climat
se révèle vite délétère et les matchs
sont le théâtre de débats musclés sur
et en dehors du terrain. Les joueurs
des deux équipes ne se ménagent
pas et les supporters saffrontent par-
fois violemment. Cette saison, la ri-
valité a repris de plus belle avec laf-
faire de lammoniac dans le vestiaire
parisien au match aller et celle des
billets réservés aux supporters pari-
siens au retour aboutissant à une pa-
rodie de football au Parc des Princes
entre le PSG et la réserve de lOM.A
la suite de ces derniers incidents, les
dirigeants des deux clubs sont sous
le coup dune suspension de trois
mois de toutes fonctions officielles.

6-Les supporters marseillais et parisiens vont-ils s'affronter ?
La rivalité entre les deux clubs a vite
débordé du cadre sportif. On ne
compte plus les bagarres, les bus de
la RATP dévastés, les cars des
joueurs caillassés et les jets de fumi-
gènes et de sièges dans les tribunes.
Quen sera-t-il au Stade de France ?
« On a lépée de Damoclès au-des-
sus de notre tête, affirme Rachid Zé-
roual, le vice-président des South
Winners (principal groupe dultras
marseillais),mais interdit de stade. Je
crains le pire dans les tribunes laté-
rales où on sera près des Parisiens.

7- La rivalitée entre les supporters parisiens peut-elle reprendre ?

Le conflit entre les deux groupes de
supporters du PSG (Tigris Mystic
dAuteuil et Boulogne Boys) perdure
depuis bientôt trois ans. Comme
en 2004, lors de la dernière finale du
PSG au Stade de France, les deux
groupes rivaux seront séparés (Boys
en tribune inférieure et Tigris en tri-
bune supérieure). « Ça va être un sa-
cré bazar, estime le porte-parole des
Tigris, qui craint davantage des inci-
dents aux abords du stade. On va es-
sayer dêtre escortés. Nous, on vien-
dra avec le souci déviter tout
affrontement. » Réponse de lun des
porte-parole des Indépendants : « Le
conflit nest pas terminé et, avec la
présence des Marseillais, le cocktail
risque dêtre explosif. »


le parisien du 22.04.06













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