Les mesures de sécurité prévues pour la finale de la Coupe de France de football Paris SG-Marseille, samedi au Stade de France, ne suffisent pas à rassurer les commerçants du secteur, inquiets de voir présenté l'événement comme un match "à risque".
Dans le quartier du Stade de France - beaucoup de bureaux, quelques grandes enseignes et 600 logements délimités par le canal Saint-Denis d'un côté et les autoroutes A1 et A86 de l'autre -, la brasserie donnant sur le parvis, "La 3e mi-temps", va fermer pour la première fois un soir de match.
Avant que la préfecture n'interdise la consommation d'alcool dans un vaste périmètre autour du stade (qui peut contenir jusqu'à 80.000 personnes), son gérant a décidé d'annuler la soirée privée réservée par des supporteurs marseillais. "Aucun employé ne voulait venir travailler", explique Thierry Brouze. "Pour Paris-Marseille, tout le monde a jeté de l'huile sur le feu, c'est dommage, le sport devrait rester le sport".
L'horaire du match n'a pas été avancé, comme lors de la précédente rencontre PSG-OM au Parc des Princes à Paris, mais des mesures de sécurité exceptionnelles, jugées "appropriées" par la préfecture, ont été prises pour surveiller le match au Stade de France.
Ainsi, 2.300 policiers seront mobilisés - un chiffre jamais égalé -, des magistrats du parquet de Bobigny tiendront une permanence exceptionnelle à leurs côtés, comme lors des violences urbaines de novembre, et un acheminement contrôlé des supporteurs a été organisé avec les clubs - 18.000 billets ont été réservés à chacun d'entre eux - afin d'éviter que Parisiens et Marseillais ne se croisent, dans le RER comme aux abords du stade.
Malgré cela, deux des trois grandes enseignes présentes autour du stade ont décidé de fermer plus tôt, dès 18H00. "Nous nous rallions aux recommandations de la préfecture pour ne pas tenter le diable", dit Fabrice Barrault, directeur de la jardinerie Truffaut, imité par son voisin Leroy-Merlin.
"On essaie pour autant de ne pas tomber dans la psychose. On en fait trop, les dispositifs de sécurité sont rôdés depuis plusieurs années, les seuls débordements à craindre le sont en dehors du périmètre", estime-t-il à l'instar de certains policiers et de riverains, qui redoutent des dégradations à Paris ou de l'autre côté du canal, devant la cité du Franc-Moisin.
Le responsable du magasin Décathlon espère en revanche pouvoir rester ouvert jusqu'à 20H00, comme le jour de la finale de Coupe de la Ligue Nancy-Nice, il y a une semaine.
"Nous avions ainsi pu vendre T-shirts, barres de céréales et boissons à beaucoup de supporteurs", explique Fabrice Allion. Il estime que les restrictions de circulation les jours de matchs grèvent "de 30 à 50%" le chiffre d'affaires de l'enseigne.
"On a déjà eu des matchs annoncés à risque, comme France-Algérie, Pays-Bas-Belgique ou France-Israël, et tout s'était bien passé", se souvient le responsable du magasin, qui dit n'avoir connu aucun problème depuis l'arrivée de l'enseigne dans le secteur pour la Coupe du Monde de 1998.
Il prévoit tout de même de doubler le nombre de ses agents de sécurité, afin d'éviter que les supporteurs ne se rencontrent dans les rayons.
source l'afp.
