Le clan marseillais ne cache pas sa décep-
tion, mais sans en rajouter. « Le
bambou nous est tombé sur la
tête », résume Pape Diouf, le prési-
dent de l'OM. Jean Fernandez, lui,
parle de « naïveté » sur le premier
but du PSG.Une bouteille de Coca
à la main, Franck Ribéry ne se voile
pas la face. « On a commis une er-
reur et on l'a payée cash », reconnaît
le trublion olympien.
Un manque évident de concen-
tration aura donc été fatal aux Mar-
seillais. Mais la bévue de Taye
Taïwo, le jeune défenseur nigérian,
n'explique pas tout. Il y a aussi la
sortie de Mickaël Pagis à apporter
au débit des Phocéens. « Je pense
qu'il y a un petit quelque chose de
Mendy sur l'action, soupire Fernan-
dez. c'est dommage, car on connaît
l'importance de Micka. » La cravate
dénouée, Mamadou Niang abonde
dans le sens de son entraîneur : « Sa
blessure a déstabilisé notre schéma
tactique. Moi, je suis repassé dans
l'axe. » Ribéry, lui, a dû monter d'un
cran et occuper le flanc gauche.
« Franck nous a manqué au milieu,
affirme Fernandez. Il est moins à
l'aise devant. »
Un but encaissé stupidement et
une blessure qui modifie ses plans
de bataille : cela faisait beaucoup
pour une formation marseillaise vo-
lontaire, mais pas assez attentive.
Remobiliser les énergies
Fernandez enfonce le clou : « Sur le
second but, on laisse Dhorasoo faire
trente mètres avec le ballon sans que
personne ne fasse le pressing sur lui.
On savait que la victoire reviendrait à
l'équipe qui commettrait le moins
d'erreurs. Je ne sais pas si les Pari-
siens méritent plus que nous de ga-
gner, mais je les félicite. » Visible-
ment marqué par cette défaite
concédée devant ses anciens coé-
quipiers, Lorik Cana n'a pas le coeur
à s'exprimer et file tout droit re-
joindre le bus.
Que retenir finalement de positif ?
« Malgré les deux blocs de quatre
joueurs du PSG, j'ai vu une équipe
qui a toujours eu le souci de faire cir-
culer le ballon, insiste Fernandez.
Même à 2-0, on n'a pas lâché. Ça se
joue à pas grand-chose, comme sur
ce tir de Lamouchi. » Ribéry renché-
rit : « On a eu plus le ballon que les
Parisiens qui ont joué en contre. »
De belles paroles qui ne suffiront
pas à effacer la déception. Mais la
saison des Olympiens n'est pas tota-
lement finie. Il y a encore une place
pour la Ligue des champions à aller
chercher. « Tout reste jouable, s'ef-
force de croire Diouf. Il va falloir re-
mobiliser les énergies mercredi à
Auxerre. » Ce ne sera pas facile.
Quand Anigo derape :...
ON SAVAIT qu'Anigo allait «O foutre le bordel, il l'a foutu à
la mi-temps. » Les joueurs parisiens
ont beau ne pas porter José Anigo
dans leur coeur, cette petite phrase lâ-
chée par Sylvain Armand interpelle.
Une fois de plus, le bouillant direc-
teur sportif de l'OM a fait parler de
lui. A la mi-temps, dans le hall des
vestiaires, il a, selon quelques té-
moins parisiens, copieusement in-
sulté Guy Lacombe. Ce dernier n'a
pas répliqué mais Mario Yepes et
Sylvain Armand s'en sont mêlés et
ont failli en venir aux mains. l'atti-
tude d'Anigo est déplorable mais ne
surprend pas grand monde côté pari-
sien.Avant le début dumatch aller de
championnat, Anigo avait déjà co-
pieusement insulté les joueurs et le
staff du PSG. « Cette fois, à la fin du
match, on ne l'a pas vu et pas en-
tendu », sourit Armand.
