Paris l'aime tant ....

01-05-2006 à 10:10:50
Si la finale de la Coupe de France entre le PSG et l’OM avait attisé les craintes de débordements avant la rencontre, le Stade de France aura finalement vécu un beau moment de fête. Que les Parisiens, en spécialistes, peuvent savourer comme il se doit.
A-t-on enfin pu assister à un grand match entre l’OM et le PSG ? A un match digne de l’appellation de Clasico, terme désigné normalement pour les affrontements entre le Real Madrid et Barcelone et qui a été rattaché un peu pompeusement à ce choc hexagonal ? Difficile de trancher de manière catégorique dans un sens ou dans l’autre. Le débat, lui, n’a en tout cas pas fini d’alimenter les conversations de comptoir dans toute la France. Une chose est sure cependant, la fête a été belle ce samedi soir au Stade de France.
Belle d’abord, et évidemment, car la dramatique montée par certains, à juste titre, autour de cette rencontre n’a finalement pas eu lieu. Certes, des débordements se sont produits, essentiellement avant la rencontre. Mais avec un bilan de 39 interpellations et 26 gardes à vue, dont la plupart n’avait finalement que peu à voir avec la rivalité parisiano-marseillaise, la soirée a été plutôt calme pour les forces de l’ordre mobilisées en masse pour l’occasion. Surtout, l’après-match s’est déroulé sans le moindre heurt, y compris sur les Champs-Elysées où les supporters parisiens ont fêté le titre dans un climat bon enfant. Seule finalement l’ambiance dans le Stade de France aura laissé quelque peu à désirer. Partie sur les chapeaux de roues avec deux kops qui rivalisaient de chants et de tifos en tout genre, dont un amusant «Droit au bus» et un vibrant «On la veut !» côté parisien, l’ambiance allait malheureusement s’éteindre bien vite, la faute involontaire au premier but très rapide de Kalou. Et pendant toute la rencontre, hormis les cinq minutes suivant la réduction du score de Maoulida, les Marseillais auront fait preuve d’une grande discrétion. A croire que le match dans les tribunes devait forcément être gagné par les supporters de l’équipe qui s’imposait sur le pré vert.
Une rencontre électrique mais correcte
Mais pour que la fête soit vraiment une réussite, il convenait évidemment d’assister à un grand match de football. Et non à une énième mascarade entre deux équipes historiquement plus promptes à se chamailler qu’à essayer d’inscrire des buts. Une période qui semble révolue heureusement. La preuve dans un début de match d’une rare correction, avec quasiment pas la moindre faute. La suite, elle, allait s’avérer un peu plus tendu, mais rien que de très normal dans une rencontre d’un tel enjeu, comme le reconnaissait Jérôme Rothen après le match auprès de notre envoyé spécial : «Il y a eu de l’agressivité mais rien d’étonnant pour une finale où il y en a toujours plus que pour une simple rencontre de championnat. Mais c’est resté très correct. Entre les joueurs on se respecte et je pense que l’on a montré une belle image des deux clubs.» Et puis avouons-le, ces brusques montées d’adrénaline, à partir du moment où elles s’éteignent aussi vite qu’elles sont survenues, font partie intégrante du spectacle et loin de nous l’idée de les bannir. Surtout que M. Duhamel, même si certaines de ses décisions prêteront toujours à discussion notamment du côté marseillais (penalty ou pas sur Pagis en première période, telle est la question), a été exemplaire dans sa gestion de l’évènement, sortant les cartons à bon escient et sans jamais laisser les débats s’envenimer.
Kalou tue le match
Maintenant, reste le plus important à examiner, à savoir la qualité du jeu proposé. Et là en revanche, le sentiment laissé par la rencontre reste mitigé. Certes, on a assisté à trois buts exceptionnels, entre la frappe atomique de Kalou, la chevauchée fantastique de Dhorasoo ou le beau décalage olympien conclu avec assurance par Maoulida. Certes, les occasions n’ont pas manqué également avec deux poteaux côté parisien et la superbe occasion de Lamouchi en toute fin de rencontre. Il faut dire que l’on n’a pas souvent l’habitude de voir trois buts dans une rencontre OM-PSG. Malheureusement, si les filets ont tremblé, la qualité de la rencontre en elle-même n’a pas défrayé la chronique. Contrairement aux idées reçues, qui veulent qu’un but inscrit rapidement sert à débloquer une partie, l’ouverture du score de Kalou n’a fait que conforter les Parisiens dans leur tactique prudente et défensive, laissant volontiers la possession du ballon aux Marseillais.
Ribéry-Pauleta, pas l’effet attendu
Résultat, passé 20 minutes initiales agréables, la fin de la première période allait s’avérer d’un rare ennui entre des Phocéens incapables de se créer la moindre occasion et des Franciliens balançant à qui mieux-mieux devant vers un Pauleta abandonné à son triste sort. Ce que résumait Jean Fernandez de la sorte : «Je crois que l’on a très mal commencé le match en encaissant ce premier but très vite sur une grosse erreur. On s’est donc compliqué la tâche tout seul. Après, on a essayé de jouer jusqu’à la mi-temps, on a essayé de passer sur les côtés ou dans l’axe pour déstabiliser cette équipe parisienne mais sans succès.» Surtout, ce qui aura frappé lors de ce premier acte, c’est la discrétion de Ribéry et Pauleta. Tous deux présentés comme les détonateurs de leur équipe, ils auront, chacun de leur manière, vécu une finale décevante sur un plan personnel. Sauf que l’un peut largement se consoler avec la Vieille Dame tandis que l’autre n’a plus que ses yeux pour pleurer après une seconde période où les Marseillais auront eu toutes les peines à se créer des occasions.
Paris se sauve
D’où cette grande question : Paris a-t-il sauvé sa saison ce samedi soir ? Pour Guy Lacombe, la réponse est claire : «Je répéterai ce que j’ai déjà dit auparavant ou ce qu’a dit Vikash (NDLR : Dhorasoo) il y a peu. C’est un peu réducteur de dire «sauver». Simplement, je pense que la chance que l’on n’a pas eue en championnat, on l’a peut-être eue en Coupe. Je pense que depuis deux mois, nous sommes performants en championnat et que les points qui nous ont échappés ici ou là par manque de chance, et bien ils ont fini par nous sourire dans cette épreuve. On a eu le brin de réussite indispensable pour s’imposer dans ce genre de compétition.» Néanmoins, avec une décevante 8e place en championnat, cette Coupe de France représentait la meilleure (la seule ?) chance pour le PSG de ne pas vivre une deuxième saison d’affilée sans compétition
européenne. Un échec qui aurait certainement été très mal vécu du côté du Camp des Loges. Comme il devrait l’être sur la Canebière, même si l’OM paraît plus que jamais en course pour la Ligue des Champions depuis que Lens a fait chuter Lille. Pour Mamadou Niang, il est donc indispensable de redresser la tête dès mercredi, à Auxerre : «C’est sûr que cela va être très difficile. On est très déçu pour nous, pour nos dirigeants et surtout pour nos supporters, qui étaient venus en nombre pour cette finale. On est extrêmement déçu pour eux. On va essayer de rebondir dès mercredi. Cela ne s’annonce pas évident mais on leur doit une réaction.»

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