ALORS que le rideau va tomber ce
soir sur la Ligue 1 2005-2006, A plusieurs journées de championnat
auront charrié leurs flots de critiques indi-
gnées et de polémiques musclées. C' est une
atmosphère parfois irrespirable qui a flotté
sur les terrains.Cette saison aura-t-elle mar-
qué un changement de climat ? De mul-
tiples affaires ont rythmé les débats.
Racisme, violence, arbitrage,
jalousies.....
tout est bon pour alimenter la
chronique. « On a atteint des sommets, es-
time Vincent Hognon, le défenseur de
Saint-Etienne. Les dirigeants de clubs sont
pourtant censés être responsables. Mais
pour être bien avec leurs supporters, ils sont
capables de dire des bêtises. »
Doyen des présidents de L 1, Carlo Moli-
nari reconnaît que les temps ont changé.
L' emblématique patron de Metz a du mal à
se retrouver dans cet environnement : « Le
foot familial et convivial est révolu. Les inté-
rêts financiers priment et les coups bas se
multiplient. Le foot devrait pourtant rester
un vecteur d'unité. Je suis nostalgique. »
Ceux qui pourraient en avoir assez, ce sont
les arbitres, cibles de tous les maux. Mais à
écouter Bruno Derrien, pas question de
couper le sifflet : « Le droit à l'erreur n'existe
plus. Toutes nos décisions sont décorti-
quées. A la longue, c'est pesant. Mais je
prends toujours du plaisir à arbitrer. »
Au carrefour de ces polémiques, on re-
trouve le Conseil national de l' éthique
(CNE), qui a reçu un camouflet lors de l' af-
faire PSG - OM. Frédéric Thiriez en est
conscient. « Il faut renforcer son pouvoir
disciplinaire, martèle le président de la Li-
gue de football professionnel (LFP). Je suis
au côté de Dominique Rocheteau, son pré-
sident. » Une table ronde aura ainsi lieu le
30 mai pour tout mettre à plat. « Il y a de la
mauvaise foi, mais le climat reste sain », té-
moigne un membre du CNE.
Il n'est pas question ici de noircir le ta-
bleau. « Mais regardez ce qui se passe à
l'étranger, s'emporte M. Thiriez. On a le
football le plus propre d'Europe. Pour moi,
seule l'affaire PSG - OM nous a nui. On a
atteint un degré de nullité. »Et le racisme ? Il
semble que le phénomène soit davantage
maîtrisé. Mais ce n' est pas l' avis du Messin
Abdelnasser Ouadah, conspué par son pu-
blic jusqu' à l' écoeurement. « Le stade est de-
venu un défouloir, affirme le milieu de ter-
rain. Il a fallu que je revienne dans ma
région pour me faire insulter ! On m' a traité
de sale Corse car j' ai joué à Ajaccio ! » Un
phénomène isolé.
Du côté des entraîneurs, le respect existe.
C' est ce que pense Frédéric Hantz. « Il y a de
l' intox et de la provoc, mais on se respecte »,
estime l' entraîneur du Mans qui a décou-
vert la L 1 cette saison. Quoi qu' il arrive, il y
regoûtera avec plaisir.
le parisien 13.05.06
