EDOUARD CISSÉ : dans BUT du jeudi 13.07

15-07-2006 à 10:07:39


Edouard Cissé, le groupe n’a pas beaucoup changé par rapport à la saison dernière. Est-ce une bonne chose ?

Je trouve le groupe sérieux. Ça fait du bien. Je crois que quelque chose s'est passée depuis la fin de saison dernière. Il y a eu la victoire en Coupe de France et l'épisode « Pedro » (Pauleta) juste après. C’est important de voir que le club a fait des efforts pour garder son joueur phare. A côté de cela, tu vois que le groupe ne va pas se dispatcher. Il n’y a pas eu de folies mais ils ont recruté des bons joueurs avec de l’expérience. Ça peut être très intéressant.

Justement, que pensez-vous du recrutement jusqu’à présent ?

Il n'y a pas eu de folies mais trois bons joueurs sont arrivés (Ndlr : cinq avec l'arrivée de Landreau et Frau. Ainsi que le Camerounais Baning). Hellebuyck et Traoré ont l'expérience de la L1. Diané est un super espoir. Bien sûr, il n'y a pas de grands noms. Mais c'est parce qu'on les avait déjà ! Ce n’est pas la peine d’aller les chercher ailleurs (rires). Il faut comprendre une chose : aujourd'hui, Paris n'a pas la puissance financière de Lyon.

Est-ce qu’un recrutement de ce type peut suffire à Paris ?

C’est ce que j’ai envie de penser. Avec l’expérience, tu sais que les grands noms ne font pas à eux seuls une équipe. Ce qui fait une équipe, c'est son état d'esprit.

Le PSG a-t-il les moyens de ses ambitions cette saison ?

Chaque année, c’est l’année (rires). A chaque fois, les journalistes l’écrivent et nous, on y croit. Quelque part, on a tous de l’espoir. Quand on voit les Champs Elysées après les matchs de l'équipe de France, on ne peut s'empêcher de penser que cela peut nous arriver. C’est pour cela que je suis resté à Paris autant de temps (Ndlr : il a signé en 1997). Il faut aussi être patient. Il faut viser haut. Mais pas très haut. Il faut être réaliste. Il faut surtout pérenniser notre place en Coupe d’Europe. Ne plus avoir d’année sans. C’est ce que Lyon a fait. Ça permet d’engranger de l’argent, de redorer son blason, de garder des joueurs sur lesquels tu comptes, d’en prendre d’autres et ainsi de suite.

Et pourquoi cela ne marche pas au PSG ?

Au mois d’août dernier, on était premiers mais cela ne plaisait pas. Soit disant qu’on ne jouait pas bien. La presse dit que nous ne sommes pas bons. Les gens qui ne connaissent rien au football disent qu’on n’est pas bons. On rentre alors dans une spirale infernale. Ce qui me fait plaisir, c’est qu’il n’y a pas qu’au PSG que je vois cela. Des joueurs comme Vieira ou Zidane sont aussi critiqués et je crois que quelque part, cela nous rassure.

Votre statut a-t-il évolué depuis tout ce temps à Paris ?

Mon passage à Monaco il y a deux ans m'a révélé à moi-même. A l'époque, je doutais. Je ne savais pas si j'étais capable de jouer au haut niveau. Grâce à Monaco, j'ai pu voir que j'étais un bon joueur en remportant des matchs en Ligue des Champions.

Dans ce cas, pourquoi être resté à Paris où vous avez constamment vécu les saisons « blanches » (Ndlr : exceptée la saison dernière, Cissé a toujours été prêté les années où le PSG a gagné des titres)

L'espoir ! A Paris, il y a tout pour gagner. Il y a un super stade, un bon groupe chaque saison, une ferveur géniale. J’ai acheté une baraque aussi (rires). Non mais je trouve mon compte ici. J’aime cette ville, ma femme est de Paris, mes amis sont ici. Je connais le contexte aussi. Ça aide. Et puis, partir pour aller où ? En France, je ne vois pas. Objectivement, aller à Bordeaux je ne sais pas si c’est mieux que de jouer à Paris pour quelqu’un comme moi qui suis là depuis 1997. Et même s’ils joueront la Ligue des Champions. Après le club phare en France, c’est Lyon. Mais ils ont 50 milliards de milieux (sourire).

Allez-vous enfin vous débarrasser de l'étiquette d'éternel espoir qui semble vous coller à la peau

Si vous regardez bien les saisons, vous verrez que j'ai toujours convaincu mes entraîneurs. Au début, c'est vrai, je suis le bon petit remplaçant. Mais après, les entraîneurs apprennent à me connaître. Ils me font jouer. Mais oui, à un moment, ça m’a saoulé. Je me demandais ce qu’il fallait faire pour être un cadre ici. La saison à Monaco m’a fait du bien. Depuis, il y a eu un changement. J’ai progressé aussi. A l’époque, je ne pouvais pas tenir la dragée haute à des joueurs comme Okocha. Maintenant, je peux apporter plus. Je m’investis plus. Avant, je voulais seulement bien jouer. Au final, c’est des statistiques. Maintenant, mon obsession est d’être plus décisif pour l’équipe.

Et Guy Lacombe semble vous faire confiance…
Lolo (Ndlr : Fournier) m’a fait confiance aussi. C’est une continuité. Cela m’a permis de me lâcher. Mais c’est vrai que Guy me connaît bien aussi. Il suit tout le football. Il doit même regarder les matchs des minimes (rires). Il me connaissait déjà de Pau. Et il y a trois saisons, je l’avais eu au téléphone pour éventuellement aller à Sochaux. Il m’a reformulé sa confiance quand il a pris le PSG


Retrouvez l’intégralité de l’interview dans But! Paris à paraître ce jeudi
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