ALORS QUE CANAL + s'appretait à finaliser dans les jours à venir
la vente du PSG, la
chaîne cryptée ne sait plus qui sera au final son
acheteur. Hier, le feuilleton a pris une tournure in-
croyable, avec la rupture entre Luc Dayan et le
fonds dinvestissement américain Colony Capital.
Leur association récente venait pourtant dêtre fa-
vorisée par Canal + et son intermédiaire, la banque
Lazard. Elle emportait visiblement ladhésion de
toutes les parties, y compris celle de la mairie de
Paris, soucieuse de lavenir du club mais aussi du
Parc des Princes. Un coup de théâtre digne des
grands retournements sportifs du Paris Saint-Ger-
main sest donc produit.
Les dessous de la rupture
Dayan-Colony Capital
Luc Dayan qui, jusquà présent, semblait tenir la
corde, possédant même un contrat dexclusivité
jusquà lundi dernier, signé avec Bertrand Méheut
le mercredi 29 mars pour acquérir le club parisien,
a vu ses actions partir singulièrement à la baisse.
Pourquoi ? Tout dabord parce que Colony Capi-
tal a dit vouloir quitter le tour de table si les inves-
tisseurs qatariens initialement prévus se désis-
taient. Ces mêmes Qatariens se sont agacés de
devoir faire de la place aux Américains de Colony
Capital au détriment de leur propre pourcentage
dans le PSG. Lémir du Qatar et ses fils, les cheiks
Jassem et Tamim nont toujours pas envoyé leur
lettre dengagement ferme. Vont-ils le faire au-
jourdhui ? Dans leur entourage, on se montrait
même assez négatif hier. De quoi entraîner la fu-
reur de Canal + qui, selon certaines sources,
comptait vraiment sur ces investisseurs inespérés
et leur richesse considérable venue du pétrole.
Dayan ne mettant pas dargent dans lopération et
Capital Colony très peu.
La rumeur Alain Cayzac
Voyant laffaire traîner en longueur, Canal + aurait
donc manifesté une certaine impatience. Colony
Capital et son patron pour lEurope, Sébastien Ba-
zin, ont-ils alors tenté de jouer cavalier seul en
« écartant » Dayan ? En tout cas, un ultimatum a
été lancé hier soir. Dayan attendait une réponse à
20 heures de la part de Colony Capital. Cette ré-
ponse nest pas parvenue à temps.
Dans cette affaire qui prend désormais une
tournure grand-guignolesque, Dayan a-t-il perdu
sa crédibilité auprès de ses partenaires qatariens et
donc de Canal + ?Dayan peut-il encore remporter
la mise ? Quel jeu étrange joue désormais Colony
Capital ? Un troisième larron peut-il encore
surgir ?Un nouveau projet semble en lice et réuni-
rait un triumvirat composé dAlain Cayzac, lactuel
président de lassociation PSG, de Jean-Claude
Darmon, le grand argentier du football français…
et de Sébastien Bazin, le patron de Colony Capital.
Une hypothèse plausible car Cayzac, dirigeant his-
torique du club, ancien associé de Francis Graille
lors de la tentative de reprise dil y a un an, est un
proche de Bazin. Ils se sont connus sur le dossier
Havas.
Reste que la vente du PSG tangue désormais
très sérieusement. Tout demeure possible. Dayan
peut encore en effet espérer une réponse positive
aujourdhui ou demain de ses « amis » qatariens.
Et ainsi emporter la mise. Il peut aussi proposer un
plan B avec une majorité dactionnaires français.
Convaincra-t-il alors Canal +, pressé den finir ?
Reste lénigme Colony Capital, qui a les moyens
financiers dy aller tout seul. A moins quau final la
chaîne cryptée se décide à ne plus vendre…
parisien d'aujourd'hui