Le feuilleton à rebondissements mettant en scène Vikash Dhorasoo et le PSG a pris fin avec l'annonce du licenciement du milieu de terrain. Un vrai gâchis. Après un mois de tensions avec le club de la capitale, l'avenir du joueur devrait se dessiner hors des frontières françaises. Peut-être à Bolton.
C'est par un communiqué de son avocat, Me Olivier Martin, que le vice-champion du monde a révélé "la rupture immédiate de son contrat de travail qui expirait normalement au 30 juin 2007". L'issue était attendue et le scénario pratiquement écrit d'avance après l'envoi, la veille, d'une lettre recommandée consécutive à l'entretien préalable entre Dhorasoo et le président du PSG Alain Cayzac, le 2 octobre.
Et les termes choisis par la direction parisienne pour motiver le licenciement sont sans équivoques: "Manquements à son obligation de réserve et son devoir de loyauté", "des actes d'insubordination, de désobéissance" et "une attitude de provocation permanente".
Le PSG s'est contenté de confirmer la nouvelle sans autre commentaire. Le joueur, lui, a décidé d'engager des poursuites pour obtenir une indemnisation du "grave préjudice personnel et professionnel" subi. Le mariage scellé à l'été 2005 entre le vice-champion du monde, fraîchement débarqué de l'AC Milan, et le PSG n'aura ainsi duré qu'un peu plus d'un an et laisse un fort sentiment de gâchis, malgré notamment son but décisif face à Marseille (2-1) en finale de la Coupe de France.
Mais les deux camps étaient irréconciliables, avec d'un côté un joueur connu pour son individualisme forcené, et un entraîneur, Guy Lacombe, soucieux du collectif et insensible aux caprices de ses vedettes. En février 2006, le successeur de Laurent Fournier avait déjà illustré ce nouveau mode de fonctionnement en écartant Dhorasoo, du groupe professionnel. Cette fois, le divorce a été consommé au lendemain de la défaite concédée le 10 septembre au Parc des Princes face à l'"ennemi" marseillais (3-1). Le technicien parisien, mécontent de la prestation de ses troupes, décide alors d'écarter Dhorasoo pour le déplacement en Irlande du Nord, à Derry, au 1er tour aller de la Coupe de l'UEFA.
Une "punition" répétée à trois reprises contre Monaco, Lorient (Coupe de la Ligue) et Nancy. Bilan: deux victoires et un nul. De quoi conforter Guy Lacombe dans ses choix. "Vikash doit patienter un peu, il sait ce qu'il doit faire, il sait pourquoi il ne joue pas, déclare-t-il alors. Il n'y a aucun souci, aucune relation conflictuelle, juste une différence d'appréciaton dans les règles de vie." Derrière ces mots apaisants, le feu couve pourtant et Dhorasoo sera le premier à allumer la mèche, et son entraîneur par la même occasion. Le 23 septembre, dans deux entretiens accordés au Parisien et à L'Equipe, le milieu de terrain critique sévèrement Guy Lacombe, affirmant que celui-ci "mentait", qu'il était "écarté" pour des raisons obscures, alors qu'il avait le "soutien" de nombreux coéquipiers.
La machine infernale est lancée. Alors que le joueur dit "assumer toutes les conséquences" de ses déclarations, Lacombe, soutenu par Alain Cayzac, réclame des excuses. Mis à pied le 26 septembre "à titre conservatoire", une mesure exceptionnelle pour un joueur de ce niveau, le joueur est alors convoqué le 2 octobre pour un entretien préalable à son licenciement. La fin est proche. A tout juste 33 ans, qu'il a fêtés mardi, l'avenir de Dhorasoo devrait désormais se dessiner hors des frontières françaises. Peut-être à Bolton, club de Manchester qui était venu aux nouvelles à l'intersaison. A moins que le réalisateur de "Substitute", film tourné durant le Mondial 2006, ne décide de tenter une tout autre voie.
