AMIS SUPPORTERS...UN PETIT HISTORIQUE DE NOTRE JOYAUX....

15-04-2006 à 11:48:35
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L'ancien Parc des Princes est depuis longtemps un souvenir empoussiéré dans les mémoires des plus anciens amateurs de sport parisiens. Pourtant, peu de lieux auront jamais une telle histoire sportive.

Le vélodrome des maillots jaunes

Construit sur un parc créé par Louis-Philippe, et dont l'actuel bois de Boulogne faisait à l'origine partie, et en reprenant le nom, le premier équipement sportif du Parc des princes est essentiellement un vélodrome, qui reprend en fait le tracé d'une piste utilisée jusqu'ici pour les expériences d'un centre de recherches physiologiques sur l'homme et les animaux, installé sur place depuis 1882. Inauguré le 18 juillet 1897, avec un grand prix de cyclisme, le vélodrome du Parc des Princes présente une piste peu inclinée, longue de 666m, de forme irrégulière, les deux lignes droites n'étant pas parallèles, et le virage ouest étant plus resserré que le virage est. Il peut de plus accueillir 20 000 spectateurs.

Le Tour de France y effectue son arrivée dès sa première édition, le 19 juillet 1903 : ce sera le cas jusqu'à sa démolition dans les années soixante, avec deux tours de piste traditionnels pour achever la Grande boucle : la dernière arrivée au Parc des princes se tiendra le 23 juillet 1967 (victoire d'étape de Raymond Poulidor, maillot jaune pour Roger Pingeon). L'arrivée du Tour : événement populaire, qui attire les foules et sera l'occasion des plus grandes affluences, afin de célébrer les vainqueurs de la terrible course. Et depuis Maurice Garin, en 1903, ils sont nombreux les rois de la petite reine à faire le tour du Parc.

Ce sont les frères Pélissier, les "forçats de la route" célébrés par Albert Londres. C'est Ottavio Bottecchia, premier maillot jaune de la première à la dernière étape, double vainqueur en 1924 et 1925, mort en 1927, probablement assassiné par les fascistes. Sur la piste rose du Par des Princes reconstruit, c'est Jean Robic, premier vainqueur d'après la seconde guerre mondiale, en 1947, qui coiffe au poteau Pierre Brambilla lors de la toute dernière étape, et est porté en triomphe. C'est Louison Bobet, trois fois vainqueur (1954, 55 et 56), la volonté incarnée de gagner. C'est Fausto Coppi, le coureur aux os fins et fragiles, et sa demi-heure d'avance au terme du Tour 1962. C'est Federico Bahamontes, "l'aigle de Tolède", premier et inattendu vainqueur espagnol, profitant des déchirements entre Français, en 1959, six fois meilleur grimpeur dans les années cinquante et soixante. C'est Jacques Anquetil, quintuple vainqueur, lors de sa première participation en 1957, puis chaque année de 1961 à 1964, sifflé au Parc l'année du Tour des "nains de la route" (André Darrigade, Henry Anglade, Jean Forestier, René Privat, etc.), lors de son arrivée, alors qu'il est maillot jaune depuis la première étape ; mais le public lui préfère André Darrigade, vainqueur de quatre étapes, maillot vert, au service de l'équipe tricolore, donc d'Anquetil. Ce sont tous les autres, maillots jaunes, ou derniers des derniers à achever les deux tours de pistes, anonymes derrière les gloires.

Dans l'ombre de Colombes

Le premier match de football au Parc des Princes ne date que du 12 février 1905, puisque l'équipe de France y joue son premier match à domicile, contre la Suisse, devant 500 spectateurs (victoire 1-0). Le rugby quant à lui pénètre au Parc l'année suivante, lors des premiers matches du XV de France. Le 1et janvier 1906 a en effet lieu au Parc le premier match de l'histoire du XV de France, face à la Nouvelle-Zélande . Les joueurs au coq sont de nouveau défaits par l'Angleterre . En football-association, l'époque est aux balbutiements, comme en témoigne la défaite 15-0 infligée sur les lieux par l'équipe d'Angleterre amateurs, le 1er novembre 1906. L'équipe de France préfère alors généralement le stade de Paris, domicile du Red Star : elle ne revient au Parc qu'en 1920. Devant 18 000 personnes la France bat cette la Belgique 2-1, sur deux buts de Paul Nicolas, l'attaquant du Red Star. Plusieurs matches internationaux continuent de s'y produire, notamment certaines rencontres du tournoi olympique de 1924. La France, elle, progresse, les scores face à l'Angleterre devenant par exemple un peu plus raisonnables (1-4 en 1923, 1-3 en 1924). La seconde finale de coupe de France se tient aussi au Parc des Princes, en 1919 : le CA de la Société Générale (Paris) y bat l'Olympique de Paris 3-2, lors d'un match à rebondissements.

Ces événements, et les affluences qui les accompagnent, sont le signe de la popularité qu'acquiert de toute évidence le football dans l'entre-deux-guerres. Le Parc des princes est donc reconstruit en 1931, afin de mieux accueillir les sports collectifs, notamment le football, dont le premier championnat national professionnel débute en 1932. L'enceinte, inaugurée le 23 avril 1932, peut accueillir 50 000 personnes, et une piste de cyclisme (utilisable pour l'athlétisme) est maintenue en bordure de la pelouse. Dans le même temps, les accès au stade sont aménagés : les infrastructures alors créées donnent un avantage rapide au Parc sur le stade de Colombes. C'est la raison pour laquelle le Racing club de Paris, domicilié à Colombes, y joue une grande partie de ses matches lors du championnat (remporté en 1936). La finale de coupe de France y est aussi jouée en 1938 (victoire de l'Olympique de Marseille sur le FC Metz, 2-1) et 1940 (victoire des parisiens du Racing sur l'OM, 2-1).

En 1938, la Coupe du monde est l'occasion, pour le Parc des princes, d'accueillir deux matches. Tout d'abord, un huitième de finale lourd de symboles : le 4 juin, l'équipe de Suisse, pays neutre, siège de la SDN et donc des débats diplomatiques qui annoncent déjà la seconde Guerre mondiale, affronte l'équipe de l'Allemagne de Hitler, qui a annexé l'Autriche trois mois auparavant. Rien n'est censé résister au Reich. Pourtant, après l'ouverture du score allemande à la 23e minute, la Suisse revient en fin de première mi-temps. Le tableau en restera là jusqu'à la fin des prolongations. Le match doit être rejoué, et quelques jours plus tard, le 9 juin, la Suisse, menée 2-0 au bout de 22 minutes, balaie la Reichsmannschaft lors du temps restant, et remporte le match 4-2. Un exploit. L'autre match joué au Parc des Princes lors du Mondial 1938 est la demi-finale entre la Hongrie et la Suède, le 16 juin. Et c'est une véritable démonstration de force à laquelle s'applique la Hongrie, meilleure attaque de la compétition (15 réalisations), puisque après une ouverture du score suédoise au bout de quelques secondes de jeu, la Hongrie marque 5 buts (dont trois de Gyula Zsenlleger), et se qualifie pour la finale (que l'Italie remportera 4-2 à Colombes).

Les années cinquante : le Racing, Reims, et les Bleus

Après-guerre, le Parc des princes est le premier à accueillir une finale de coupe de France (7 mai 1944 : victoire de l'équipe fédérale de Nancy-Lorraine sur celle de Reims-Champagne, 4-0), et surtout l'équipe de France : à la veille de Noël 1944, 24 095 personnes y assistent à la victoire 3-1 face à la Belgique. Des buts d'André Simonyi, d'Henri Arnaudeau, et de Fred Aston. Mais les Bleus jouent en général à Colombes : la France ne revient au Parc qu'en 1951 (2-1 contre la Yougoslavie, doublé de Pierre Flamion). Ensuite, elle retrouve le Parc plusieurs fois dans les années cinquante, notamment pour se qualifier à la coupe du Monde 1954. C'est l'occasion d'un mémorable 8-0 contre le Luxembourg le 17 décembre 1953 : deux buts de Jean Desgranges, deux de Jean Vincent, trois de Just Fontaine, et un de Jacques Foix. Puis, au retour du Mondial 1958, lors des qualifications au championnat d'Europe des nations de 1960, la France bat la Grèce au Parc, devant 37 590 personnes, par 7 buts à 1 : un pour Raymond Kopa, deux pour Just Fontaine, deux pour Jean Vincent, deux pour Thadée Cisowski, le pensionnaire du Racing club de Paris, habitué des lieux.

Au début des années cinquante, devant l'engouement grandissant du public, le Parc connaît quelques améliorations, en particulier la couverture du virage sud (Boulogne) puis celle du virage nord (Auteuil), ainsi que l'installation de l'éclairage, inauguré par un match amical entre la France et la Suède le 26 mars 1952. Hormis les matches de l'Equipe de France et du Racing club de Paris, qui vit alors ses plus belles années, le Parc des Princes est également le domicile des footballeurs du Stade Français pour les sommets de leur saison (la plupart des matches se jouant à Jean-Bouin). Surtout, le Parc est le théâtre de la première finale de coupe du monde de rugby, une compétition de rugby à XIII qui se déroule en France en 1954 et s'achève par une victoire de l'Angleterre sur la France (16-12) le 13 novembre 1954, devant 30 368 spectateurs. Autre première en finale de coupe d'Europe des clubs champions, le 13 juin 1956, qui oppose le Stade de Reims (grands rival du RC Paris, mais pour un soir favori du public parisien) au Real Madrid. 39 239 personnes assistent à la victoire des Madrilènes : malgré deux buts des Champenois en début de rencontre (Leblond, 6e et Templin, 10e), Di Stefano (14e) et Rial (30e) remettent les choses à plat. Puis, en deuxième mi-temps, Reims reprend l'avantage (Hidalgo, 62e), mais Marquitos (67e) et de nouveau Rial (79e) offrent le trophée à Madrid.

L'occasion de la vengeance des Rémois - qui perdent entretemps une autre finale européenne face au Real, en 1959 - survient au même endroit en 1959, mais sous le maillot Bleu cette fois, contre l'Espagne d'Alfredo Di Stefano : après une ouverture du score de Luis Suarez pour les Espagnols (22e), le joueur de Reims Lucien Muller reprend un centre de Kopa (27e), Just Fontaine donne l'avantage aux Bleus sur une ouverture de Kopa déviée par Vincent (31e), lequel fait le break sur un coup-franc indirect de Kopa (36e) : en dix minutes, la France remonte un but et boucle son match grâce à quatre joueurs de Reims (Kopa y étant revenu justement depuis quelques mois). Roger Marche (encore au RC Paris) parachève le tout à la 61e, et les Espagnols auront beau faire (75e et 88e), la victoire est française : 4-3, le public s'en souviendra.

La France contre l'Europe de l'Est

En 1960, la France organise la première coupe d'Europe des nations, créée trois ans plus tôt par Henri Delaunay. La première phase finale regroupe quatre demi-finalistes (c'est le cas jusqu'en 1980) : la Yougoslavie, la France, l'URSS et la Tchécoslovaquie. Dans le contexte de guerre froide, la France a donc la lourde tâche de représenter seule l'occident. Mais le 6 juillet, la Yougoslavie bat dans la première demi-finale, au Parc-des-Princes, une équipe de France pourtant valeureuse, malgré plusieurs forfaits (dont Kopa). En effet, Galic ouvre le score pour la Yougoslavie (11e), mais Jean Vincent égalise aussitôt (12e). Puis Heutte (43e) et Wisnieski (52e) permettent à la France de mener 3-1. La Yougoslavie revient à 3-2 par Zanetic (55e) : qu'à cela ne tienne, Heutte se charge de redonner de l'air aux Bleus (62e). Le reste tient du cauchemar et marquera les mémoires des 26 370 spectateurs présents : en trois minutes, malgré la paire formée par Jean-Jacques Marcel et Robert Herbin en défense, la Yougoslavie marque trois buts et se qualifie pour la finale (Knez, 75e ; Jerkovic, 77e et 78e). En finale, elle retrouve l'URSS, qui a battu la Tchécoslovaquie 3-0 à Marseille (où la France perd 2-0 le match pour la troisième place). Le 10 juillet, les soviétiques battent devant les Yougoslaves 2-1 après prolongations (1-1 après le temps réglementaire).

Les années suivantes ne seront pas les plus faciles pour la France, qui perd plusieurs matches au Parc (contre l'Autriche, l'Uruguay, la Pologne, l'URSS, etc.), malgré une belle victoire contre l'Angleterre en 1963 (5-2). Le dernier match international joué dans l'ancien Parc des Princes est un France-Suède, à l'occasion des qualifications de coupe du Monde, le 1er novembre 1969, devant 17 916 spectateurs. Jean-Claude Bras (39e et 43e) et Jean Djorkaeff (41e, sur penalty) se chargent en cinq minutes d'offrir un 3-0 et un billet pour le Mexique à la France. Lors de cette même période, alors que le Racing club de Paris (pourtant deuxième de D1 en 1961 et 1962) descend en D2 en 1964 (et quitte le Parc en même temps que le professionnalisme, en 1966), la finale de coupe de France se déroule trois fois au Parc des Princes : en 1965 (victoire du Stade Rennais sur l'UA Sedan-Torcy, 3-1, le 26 mai 1965, après un nul, 2-2, le 23 mai, à rejouer), en 1966 (victoire 1-0 du RC Strasbourg sur le FC Nantes qui manque par la même occasion le doublé coupe-championnat) et en 1967. Lors de cette dernière finale prend place une anecdote qui prête à sourire : en deuxième mi-temps, Lyon et Sochaux en sont à 1-1, les spectateurs s'ennuient. Le Lyonnais Hector Maison dégage alors le ballon sur le général De Gaulle (pour mettre de l'ambiance,selon l'interressé qui le rend simplement au capitaine sochalien, Claude Quintet, sous les regards amusés. Lyon remporte finalement la coupe (3-1). Enfin, le rugby a droit de cité au Parc des princes, certaines rencontres du Tournoi des V Nations s'y déroulant.

Le nouveau Parc

À la fin des années soixante, le Parc vieillit, et la ville de Paris manque cruellement d'un grand stade moderne pour accueillir une équipe basée dans la capitale (non définie, le Racing étant descendu en D2). Dans le même temps, le stade de Colombes, peu accessible et surtout de plus en plus vétuste, est progressivement abandonné par l'équipe de France de football, et par le XV de France. Un projet de 100 000 places, à Vincennes, est abandonné en raison de son coût, et en 1967 le Parc des Princes doit être en partie démoli afin de faire passer sur son emplacement le boulevard périphérique. La construction d'un stade entièrement nouveau est donc décidée, à cheval sur le boulevard : le projet de l'architecte Roger Tallibert est ainsi construit de 1969 à 1972 (d'abord envisagé tribune après tribune, le chantier ferme finalement totalement pour raisons de sécurité et inauguré le 4 juin 1972 par le président Pompidou. Ce projet est l'un des premiers grands ouvrages incluant des structures en béton préfabriqué, et l'aspect extérieur du stade ressemble à la carapace d'un insecte, une idée que Taillibert reprendra pour le complexe olympique de Montréal : le béton devient une matière noble. D'une capacité de 48 527 places, toutes assises, il ne comprend plus de piste cyclable, mais possède une galerie destinée à l'éclairage, ce qui permet de supprimer les pylônes, une première ; cette galerie est aussi accessibles aux équipements de l'audiovisuel, un grand progrès dans l'histoire de la retransmission télévisée. Le confort est également maximal, avec un toit suspendu du plus bel effet. Enfin, autre caractéristique majeure : l'ovale parfait des tribunes possède une acoustique unique, comme une cathédrale qui décuple les chants du public.

Le premier locataire du stade est le Paris Football Club, tout juste né d'une scission du Paris Saint-Germain (lui même né de la fusion entre PFC et Stade Saint-Germain en 1971). Le PFC prend la place de celui-ci en D1, et son équipe première. Pour sa première saison au Parc flambant neuf, le PFC termine douzième, à 19 longueurs du champion nantais, sans grand éclat.
Le public trompe l'ennui en 1973 en assistant à la résurrection (pour quelques années seulement) du Tournoi de Paris, que Feyenoord remporte avec pour opposants l'OM, le PFC, et le Bayern de Munich. Mais le Parc devient aussi naturellement le nouveau stade de l'équipe de France : celle-ci y joue un premier match officiel le 13 octobre 1972, face à l'URSS (1-0). Du côté du PFC, le club est relégable au terme de la saison 1973-1974 et quitte le trop grand stade du Parc (qu'il ne retrouve qu'à l'occasion d'un aller-retour en D1, en 1978-1979). De son côté le Paris Saint-Germain, reparti au niveau D3 après la scission de 1972, parvient à remporter les barrages de la montée face à Valenciennes, 1-2 à l'aller et 4-2 au Parc. Le PSG emménage enfin au stade de la porte de Saint-Cloud. Il ne le quittera plus. Les premières années voient le PSG se classer à des places honorables. La finale de coupe de France représente le sommet de l'année, au Parc : Marseille remporte la première finale dans les lieux, face à Bastia en 1972. Puis Saint-Étienne domine la décennie en venant trois fois soulever le trophée à Paris (1974, 1975, 1977).

Le Bayern passe aussi dans ces lieux et y bat Leeds en finale de coupe d'Europe des clubs champions, en 1975 : 2-0, des buts de Franz Roth et Gerd Müller. Nouvelle finale en 1978, en C2 cette fois, et victoire écrasante d'Anderlecht sur l'Austria de Vienne (4-0). Puis, la C1 revient au Parc chercher son vainqueur en 1981 : cette fois, le match est un sommet du genre, entre Liverpool et le Real. Les Anglais, au sommet de leur forme, prennent le dessus grâce à un but d'Alan Kennedy (1-0).

Doublé gagnant pour le PSG

Du côté du PSG, le club se construit petit à petit. Il est le club montant du football français, jusqu'ici largement dominé par les Stéphanois et les Nantais. C'est justement face à ces deux poids lourds que le PSG remporte ses deux premiers titres. En 1982, le club parvient en finale de coupe de France. Adversaire : Saint-Étienne. Les Verts ont un atout majeur : Michel Platini. Mais le PSG joue chez lui, au Parc, ce 15 mai. Confiants, les Parisiens ouvrent la marquent par Toko (58e), mais Platini égalise à la 76e et les deux équipes doivent jouer les prolongations. Le meneur de jeu des Verts et de l'équipe de France double alors la mise (99e). Les Verts semblent en mesure de confirmer leur statut de favoris. Mais c'est compter sans Rocheteau, l'ex-"ange vert". À la dernière minute, il reprend de volée un centre court venu de Surjak, à droite. 2-2 : les tirs aux buts doivent décider du sort des deux équipes. Et le PSG possède un avantage : Baratelli. Celui-ci arrête d'entrée les tirs de Lopez et Pilorget. Le capitaine Bathenay soulève la coupe. Le PSG est le septième club parisien à remporter le trophée. Il fait ses premiers pas en coupe des coupes la saison suivante : c'est d'ailleurs à cette occasion que, le 3 mars 1983, pour un PSG-Waterschei a priori modeste, en quarts, est établi le record d'affluence du stade (59 575 spectateurs). Les Belges repartent battus (2-0) mais se qualifieront au match retour en marquant un but de plus (3-0).

Un an plus tard, le PSG est en mesure de conserver le trophée national et reçoit cette fois le FC Nantes, champion de France inoubliable en cette année 1983. Le match est animé, disputé. Le Parc est ce jour-là la maison du beau football. Dès la 3e, Zaremba marque sur un coup-franc de Susic. Mais le FC Nantes est décidé à remporter son premier doublé : Baronchelli égalise à la 17e. Les minutes passent, Nantes se procure les occasions les plus nettes. Et à la 40e, Adonkor sert Touré en profondeur, sur la gauche de la surface. Celui-ci amortit de la poitrine, emmène le ballon sans qu'il ne touche terre, sous le nez de deux défenseurs parisiens. Il se retourne et frappe du gauche. Baratelli est pris à contre-pied. Le "Brésilien" du FC Nantes signe là un chef d'oeuvre. Nantes est en état de grâce. Mais Nantes prend des risques. Et en seconde mi-temps, Susic met la défense dans le vent et trompe Bertrand-Demanes de 20 mètres. 2-2 : Nantes a laissé passer sa chance, Paris y croit, prend l'avantage grâce à Toko sur une ouverture de Susic, encore lui (82e). Pas de prolongation, cette fois. La coupe reste à Paris.

L'Europe au Parc

L'équipe de France de football, dirigée par Michel Hidalgo depuis 1976, fait des progrès évidents année après année. Demi-finalistes du Mondial espagnol en 1982, les Bleus ont l'avantage, en 1984, de disputer l'Euro à domicile. Leur premier match se déroule justement à Paris, face au Danemark : au terme d'un match difficile, la France l'emporte 1-0 sur un but de Platini, placé en pointe d'un 4-3-3 inhabituel. La suite est belle : 5-0 à Nantes contre la Belgique, 3-2 à Saint-Étienne contre la Yougoslavie, la demi-finale à Marseille contre le Portugal (3-2). Enfin, le 27 juin, l'équipe de France se présente sur la pelouse du Parc des Princes, devant 47 368 spectateurs venus assister à la finale. L'Espagne d'Arconada et Camacho est un adversaire redoutable. Mais le "carré magique" Tigana-Fernandez-Giresse-Platini est au plus haut de sa forme. Platoche qui inscrit le premier but, à la 57e, sur un coup-franc direct mal bloqué par Arconada. La fin de match est tendue, quand à la 89e Tigana, dans le rond central, ouvre vers Bellone à gauche : l'attaquant monégasque s'avance et lobe le gardien espagnol. 2-0, la France remporte son premier titre majeur. Le Parc des Princes est son royaume.

Les années passent et le Parc est déjà une cathédrale du football. Son prestige grandit à mesure que les victoires y défilent. En 1985, le Paris Saint-Germain perd cette fois une nouvelle finale de coupe face à Monaco (1-0). Mais un an plus tard, les Parisiens sont enfin champions de France, et établissent même un record de 26 matches consécutifs sans défaite. Le Parc commence à s'habituer aux succès du PSG, à ses parcours en coupes d'Europe ou en tête du championnat (deuxième en 1989). Il est également partagé désormais par Racing Club de Paris, puis Matra Racing, lorsque celui-ci remonte en D1 en 1984, jusqu'à la descente et la liquidation du club en 1990 : pas de titre pour le Racing, mais de jolis moments grâce à une équipe de stars (parmi lesquelles Bossis, Fernandez, Littbarski. Côté PSG, débute en 1991 l'époque Canal+. Lescure président, Denisot président délégué, Artur Jorge entraîneur. Le club parisien, désormais seul dans son stade, effectue une saison prometteuse en 1992-1993 : demi-finaliste de C3, dauphin de Marseille (à qui le titre n'est pas attribué en raison de l'affaire OM-VA) et vainqueur d'une troisième coupe de France, de nouveau face au FC Nantes.

Les promesses sont tenues : en 1994, le club est champion de France et améliore son record d'invincibilité (27 matches). L'équipe parisienne est parmi les meilleures d'Europe et est de nouveau demi-finaliste européen, en Coupe des coupes cette fois, avec une défense de fer (Lama dans les cages, et puis Colleter, Roche, Kombouaré, Sassus, Cobos...), un milieu très technique et puissant (Fournier, Ginola, Bravo, Guérin) et une attaque brillante, menée par le prodige brésilien Raï, qui permet à Weah et Nouma de s'illustrer à ses côtés. Cette même équipe relève dès lors le défi européen, sous la houlette désormais de Luis Fernandez : éliminant le Bayern et le Barça, le PSG parvient en demi-finale de Ligue des champions en 1994-1995, mais échoue face au Milan. La saison n'est pas vierge de titre, grâce à une coupe de France remportée face au RC Strasbourg (1-0). Enfin le Parc voit le Real Saragosse battre Arsenal en finale de C2 (2-1).

Enfin, en 1995-1996, le PSG parvient en finale de Coupe des coupes en écartant le Celtic, Parme et La Corogne. Grâce à un but de Bruno N'Gotty, les Parisiens l'emportent sur le Rapid de Vienne à Bruxelles, 1-0. L'année suivante le club dispute de nouveau la finale, mais la perd cette fois face au FC Barcelone de Ronaldo qui marque le penalty victorieux à Rotterdam (0-1).

Le Parc joue les prolongations...

Le Parc n'est pas que la maison du football : le rugby y a sa place et le XV de France y est chez lui depuis 1973, comme l'équipe nationale de football. Les rugbymen français remportent notamment le Tournoi des V Nations en 1977, en 1981, en 1987, en 1989, en 1993, puis en 1997 et en 1998. Mais du côté des footballeurs, la situation est bien moins rose. Après la retraite de la génération Platini en 1987-1988, l'équipe de France est absente du Mondial 1990. Mais c'est surtout l'élimination des qualifications du Mondial 1994 qui reste en travers de la gorge. Le 17 novembre 1993, la France a toutes les cartes en mains pour remporter son ticket vers les États-Unis : un nul face à la Bulgarie suffit. L'équipe a fière allure, Lama dans ses cages habituelles, Desailly, Roche (PSG), Blanc et Petit en défense, Deschamps, Le Guen (PSG), Sauzée et le grand espoir nantais Pedros à la construction, et le duo formidable Papin-Cantona devant. Cantona qui marque à la 30e. Mais Kostadinov égalise à la 37e. Les Bulgares ont une équipe accrocheuse, physique, avec des joueurs valeureux : outre Kostadinov, on compte Trifon Ivanov et le Barcelonais Hristo Stoïchkov. Pas de panique, la France contrôle le jeu. Ginola entre à la 63e, puis Sauzée vient muscler l'entrejeu à la 81e. On approche de la fin de la rencontre, le Parc s'apprête à fêter les Bleus. Ginola tente même d'écourter le suspense, à seulement 23 secondes de la fin, déborde sur son aile et centre. Cela ne donne rien. Mais les Bulgares récupèrent et remontent le ballon rapidement. Celuic-i parvient dans les pieds de Kostadinov, qui marque le but de sa vie. Grand froid sur le Parc des Princes, coup de sifflet final. L'équipe de France a vécu le pire drame de son histoire.

s
tade dès-lors mal-aimé des Français, le Parc voit un autre événement se profiler comme une menace. La France hérite en effet de l'organisation de la coupe du monde 1998. Et le stade est trop petit pour héberger la finale de cet événement majeur. Le stade de France est construit ailleurs, à Saint-Denis. Porte de Saint-Cloud, on pense que les jours du Parc des Princes sont comptés, que le PSG va déménager alors que sa concession du stade vient à échéance en 1998. Michel Platini déclare même : "si le Parc des Princes est détruit pour faciliter l'exploitation du Grand Stade, cela ne me dérangera pas du tout" (L'Équipe magazine, 20/11/1993). Car désormais, le Parc c'est la Bulgarie. La poisse.
Pourtant, la nouvelle vient comme une rédemption : au dernier moment, le PSG déclare qu'il ne veut pas jouer à Saint-Denis. Il est vrai que le Parc des Princes, c'est Paris. Plus accessible. Et puis le PSG est chez lui et n'est pas au mieux. Pas l'envie de jouer dans un stade à moitié vide. Un sursis ? En tout cas, le Mondial 1998 n'a pas l'aspect tant redouté d'un dernier moment de grâce. Le Parc accueille juste avant la finale de Coupe de l'UEFA, un sommet 100% italien qui voir l'Inter balayer la Lazio (3-0). Puis, le stade est le théâtre de plusieurs rencontres. Au premier tour, Allemagne - États-Unis (2-0) le 15 juin, Nigéria - Bulgarie, ou la revanche du sort contre l'équipe maudite (1-0), le 19 juin ; une belle démonstration de l'Argentine d'Almeyda, Batistuta, Ortega, Veron et Zanetti face à la Jamaïque le 21 juin (5-0), et Belgique - Corée, le 25 juin (1-1). Puis, en huitièmes de finale, le Brésil passe par le Parc pour battre le Chili 4-1, grâce à deux doublés, de la part de Cesar Sampaio et Ronaldo, contre un but de Salas. Enfin, la pelouse parisienne voit aussi se dérouler le match pour la troisième place, remporté par la Croatie face aux Pays-Bas, 2-1 (Prosinecki et Suker contre Zenden).

Depuis, le Parc des Princes continue de vivre les hauts et les bas de "son" PSG. Celui-ci est installé pour longtemps dans les lieux : la concession court jusqu'en 2015, et le club a fait construire en 2002 un nouveau siège administratif contigu, avec une grande boutique, une billetterie moderne, un restaurant... Le Parc a un avenir dégagé, ses 44 283 places (capacitée validée par l'UEFA) sont souvent toutes occupées, et les rugbymen du Stade Français y jouent aussi ses matches les plus importants de coupe d'Europe et de championnat. En vue, la coupe du monde de rugby 2007. La perspective du tournoi olympique de football, en 2012, a disparu, mais cela ne change finalement pas grand-chose. Qu'on se le dise : le Parc des princes a de l'avenir.

Nom officiel : Stade du Parc des Princes
Clubs résidents : Racing club de Paris (1932-1966, puis 1984-1990), Paris FC (1972-1974, 1978-1979), Paris Saint-Germain (depuis 1973), Stade Français (occasionnellement, 1945-1966 (football) ; occasionnellement, depuis 2003 (rugby))
Inauguration : 1894
Démolition : 1969
Capacité : 20 000 (1897), 50 000 (1932), 48 527 (1972)
Record d'affluence : 49 575 (1983)

Et moi je dis :

LE PARC EST A NOUS. ST DENIS ON S'EN FOUT....

LE PARC ET LE PSG FOR EVER...







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14-04-2006 à 12:39:31
15-04-2006 à 11:48:35
c'est beau , c'est Paris...
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