Un Supra d’Auteuil ecope de six mois avec sursis

DE LA TRENTAINE de personnes interpellées samedi ,durant la finale de la Coupe de France, Ni-
colas est le seul à avoir été jugé illico. Les autres, arrêtés
pour avoir jeté des projectiles, craché sur les policiers,
possédé quelques joints ou brandi un ceinturon, ont
été remis en liberté en attendant, pour certains, une
prochaine convocation. Seul dans le box des prévenus,
hier à Bobigny, Nicolas n'a pas l'image qu'on pourrait
se faire du supporter excité.Ce blondinet de 20 ans aux
cheveux ras a l'allure d'un adolescent timide. Pourtant,
déjà jugé à Paris parce qu'il était en possession d'un
fumigène, au Parc des Princes en octobre 2005, ce sup-
porter des Supras d'Auteuil avait interdiction de s'ap-
procher d'une enceinte sportive jusqu' en janvier 2007.
Arrêté samedi avec un billet, ce lycéen de terminale a
été immédiatement remis à la police. Hier, le tribunal
la condamné à six mois de prison avec sursis.
« j'ai cru que je n'avais pas le droit d'entrer dans le
Stade, mais pas de m'en approcher, justifie Nicolas.
j'avais acheté un billet, mais on m'a déconseillé d'en-
trer, alors je suis venu pour le revendre. » La juge inter-
vient, tentant de lui faire entendre raison : « Vous en-
courez deux ans de prison, c'est stupide de mettre en
péril une année de scolarité. » A entendre l'avocate
commise d'office, Nicolas a « une passion débordante
pour le foot ». Et pour lui, « c'était le match de l'année »,
dit-elle. Le procureur avait requis six mois d'emprison-
nement, laissant au tribunal l'appréciation du sursis.
Lorsqu' on lui a demandé s'il avait quelque chose à
ajouter, Nicolas a juste ajouté qu'il avait acheté son bil-
let avec son abonnement.