Valenciennes repart à l'aventure

01-08-2006 à 11:06:47
Pour le club nordiste qui retrouve cette saison l'élite, c'est un nouveau chapitre qui va s'écrire après le drame de 1993 et le scandale VA-OM.

FORCÉMENT, c'est la date que les Valenciennois se sont empressés de regarder lorsque le calendrier du championnat a été dévoilé. Ils piaffaient tellement d'impatience depuis la fin de la saison de Ligue 2, le 12 mai dernier. Tel un volcan en fusion. Quand brutalement le passé leur a resurgi à la figure.

Savoir quand l'Olympique de Marseille reviendrait à Nungesser. Comme un réflexe. Comme une évidence. Comme une délivrance. Comme si, pour l'éternité, l'histoire des Nordistes se conjuguait à tous les temps avec celle des Marseillais. Ils devront ronger leurs freins jusqu'au 14 avril 2007. Neuf mois encore...

Treize ans après l'affaire VA-OM qui a éclaboussé le football français, Valenciennes s'apprête, après sa descente aux enfers entamée en 1993 et qui l'a fait plonger jusqu'en CFA (4e division), à refaire surface dans le grand bain. En Ligue 1. Un parfum presque oublié. Mais une fragrance à la symbolique si particulière pour ce peuple rouge et blanc de la capitale du Hainaut.

Le retour dans la cour des grands aura lieu samedi, avec un déplacement à Auxerre. Une mise en bouche en attendant le plat de résistance une semaine plus tard à domicile le 12 août avec l'accueil du PSG.

Depuis la reprise de l'entraînement le 23 juin, tout le monde est pressé «d'en découdre enfin». Aussi bien du côté des joueurs pour qui «un rêve se réalise» que pour les supporteurs à qui on a rendu «fierté et dignité». «Nous étions morts et nous avons retrouvé la vie», soulignent Philippe, 26 ans et Jonathan, 18 ans. «Cette équipe a les vertus des gens du Nord : elle est solidaire, soudée, combative», assurent Sébastien, 36 ans, et Yannick, 28 ans.

7 000 supporteurs

Chaque jour depuis plus d'un mois, une centaine de fans du VA – dont quelques femmes qui ne manqueraient cela pour rien au monde –, avec le maillot de leur équipe fétiche sur le dos, vont voir «les longues séances» concoctées par l'entraîneur Antoine Kombouaré.

Faisant crépiter leur appareils photos pour «capturer leurs champions» ou tendant leurs stylos pour «garder toujours avec eux une trace de leurs plus fidèles protégés». Prêts pour certains «à marcher une heure à pied pour venir au stade» et pour d'autres à s'être «privés pour s'acheter l'abonnement» qui leur permettra de suivre à domicile le club de leur coeur. Ils sont déjà près de 7 000 à avoir franchi le pas.

Des fans de la première heure qui prendront place dans l'antre de 15 768 places où a poussé ces dernières semaines une tribune neuve de 5 000 sièges (en attendant la construction d'un nouveau stade de 23 500 places pour 2008-2009). Car cette année, les sièges libres se compteront sur le bout des doigts à Nungesser. «Le stade sera plein à craquer à chaque rencontre», promet du haut de ses 70 ans, le président du VA Francis Decourrière.

L'avenir de toute une cité va donc reposer sur les épaules de «guerriers» dont neuf joueurs ont connu deux montées successives en deux ans, de National en Ligue 1.

Tout en conservant «l'ossature de la saison dernière», Antoine Kombouaré qui connaît les dures lois du haut niveau et adore qu'on «mouille le maillot et salisse le short» a recruté quelques éléments déjà habitués à évoluer à l'étage supérieur : le gardien Nicolas Penneteau (venu de Bastia ; blessé au genou gauche, il va rater le début de la saison), les milieux de terrain Patrick Paauwe (Feyenoord Rotterdam, vainqueur de la coupe l'UEFA avec le club hollandais en 2002), Sébastien Roudet (Nice), Rudy Haddad (prêt Paris-SG) et les attaquants Eric Hassli (Saint-Gall, Suisse), Florin Bratu (prêt Nantes).

Les nouveaux arrivés comme les anciens se sentent bien dans cette ville qui respire à pleins poumons le ballon rond. «C'est formidable de voir cette ferveur populaire. On a rarement connu une telle passion dans notre carrière», glissent en coeur Maxence Flachez, Geoffrey Doumeng, Eric Chelle, Thomas Dossevi, Steeve Savidan, Rudy Mater et Nicolas Penneteau. Une joie qui se traduit sur les visages souriants de leurs autres coéquipiers.

Et qui inspire au président Francis Decourrière cette plaisanterie sur la réputation du Nord : «Quand tu viens ici, tu pleures deux fois : la première quand tu arrives et la seconde quand tu repars.» Pour l'instant, les joueurs n'ont pleuré qu'une fois...

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01-08-2006 à 11:06:47
c'est une équipe que je suivrais du coin de l'oeil...